Aparigraha, l'art de lâcher pour s’alléger
- sarah szames
- 3 juil.
- 2 min de lecture
Parmi les Yamas, ces principes éthiques qui fondent le yoga, Aparigraha arrive comme une douce invitation à se délester du superflu. Il clôture cette première branche du yoga comme on referme un chapitre avec sagesse : et si nous étions déjà suffisants, tels que nous sommes ?
Dans une société où l’on valorise l’accumulation — objets, expériences, savoirs, relations, réussites — Aparigraha nous rappelle l’essentiel : ce que nous sommes ne se mesure pas à ce que nous possédons. Il ne s’agit pas ici de tout abandonner, mais d’apprendre à ne pas s’identifier à nos possessions, ni à laisser la peur de perdre guider nos choix.
C’est un changement de perspective, un élan de confiance envers le mouvement naturel de la vie : accueillir ce qui vient, laisser partir ce qui doit s’en aller, sans chercher à tout contrôler.
Sur le tapis : une pratique sans attachement
Aparigraha prend tout son sens dans notre pratique physique du yoga. Il nous invite à :
Abandonner la comparaison, avec les autres ou notre "nous d’avant".
Lâcher l’idée de performance, pour entrer dans l’écoute sincère du corps tel qu’il est, ici et maintenant.
Ne pas s’accrocher à une posture, à un objectif, ou à l’image d’un "bon yogi".
Parfois, cela signifie revenir à une variation plus douce, ou sortir d’une posture quand le souffle devient saccadé. C’est choisir le contentement et la clarté plutôt que la recherche du toujours-plus.
Dans la vie : alléger pour respirer
Dans notre quotidien occidental souvent saturé — d’objets, de stimulations, de "il faut" — Aparigraha agit comme un souffle libérateur.
Comment l’intégrer concrètement ?
Faire régulièrement le tri : dans ses placards, son agenda, ses relations.
Observer ses attachements mentaux : "je dois réussir", "je ne peux pas vivre sans..."
Cultiver la gratitude pour ce qui est déjà là.
Choisir la simplicité : vivre mieux avec moins, plutôt que courir après plus.
Et surtout, oser laisser partir ce qui ne nous nourrit plus : une habitude, une croyance, un rôle, une attente.
Aparigraha, c’est créer de l’espace pour ce qui compte vraiment. C’est une sagesse à la fois subtile et profondément transformatrice : en relâchant ce qui encombre, on ouvre la voie à une présence plus pleine, plus juste, plus libre. Une graine à semer
Pour clôturer cette exploration des yama, pourquoi ne pas semer une dernière graine intérieure : Et si je laissais aller une chose à laquelle je m’accroche… juste pour voir ce que ça change ? Cela peut être un objet, une attente, une vieille habitude, ou même un regard porté sur soi.
Comme un souffle profond en fin de séance, Aparigraha nous rappelle que la légèreté est parfois plus puissante que la force.





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